FEMI KUTI

Difficile d’être le fils de Fela Anikulapo Kuti. Sacré roi de l’afro-beat pour la postérité, ayant bâtit au Nigéria un état dans l’état nommé Kalakuta, ce gigantesque musicien aura marqué bien plus que son époque.
Néanmoins, Femi Kuti s’est fait un prénom. Lui qui débuta sa carrière solo à 19 ans aux Etats Unis, remplaçant avec succès son père au pied levé, a su, au fil des albums et des tournées, imposer un style et se forger une réputation d’excellent showman et de musicien émérite.

Femi a su moderniser son afrobeat en l’orientant vers des sonorités plus actuelles comme le hip hop ou l’électro. En 2001 “Fight to win” arrive dans les bacs et Femi crée la surprise en invitant des artistes aussi inattendus que le rappeur new-yorkais Mos Def (sur "Do your best"), Common, son alter ego de Chicago (sur "Missing link") ou encore Money Mark (Beastie Boys).
Il n’en poursuit pas moins le combat de son père en ayant fait reconstruire le Shrine (club fondé par Fela à Lagos puis mis à sac par les militaires) où il assure quotidiennement les shows accompagné de son groupe Positive Force. On peut découvrir sur le DVD “Live at the Shrine” dernière production en date, l’ambiance qui règne dans ce temple de l’afro-beat et voir Femi évoluer au milieu de son public qui a voté les titres du double album.

N’oublions pas que Femi est également l'héritier d'une conscience politique très forte et tient à défendre ses idées : en octobre 98, il lance à Lagos le MASS (Movement Against Second Slavery). Son propos dénonce ce qu'il qualifie de "deuxième esclavage" développé par les multinationales qui selon lui, ont fait main basse sur les richesses nationales. La situation politique au Nigeria est d'ailleurs de plus en plus explosive et pour le musicien, il y est plus question de "Democrazy" que de démocratie.

Femi est un artiste accompli; après 5 albums il revient avec un nouvel opus dont on attend impatiemment la sortie fin septembre.